TRO YDA VIS

Le 21 septembre 2011 après une attente interminable de plus de quatre heures, l’américain Troy Davis symbole de la lutte contre la peine de mort à travers le monde à été exécuté par injection mortelle au pénitencier de Jackson en Géorgie, États-Unis d’Amérique.
Cet Afro-américain de 42 ans, avait été condamné en 1991 pour le meurtre d’un policier blanc Mark MacPhail tué par balles sur un parking à Savannah, il a clamé son innocence jusqu’au dernier moment de sa vie.
Troy Davis avait déjà échappé à trois exécutions grâce à de multiples recours judiciaires évoquant des doutes quant à sa culpabilité.
Présenté par ses partisans comme le prototype du Noir condamné à tort, Troy Davis jouissait de l’appui de personnalités comme l’ancien président Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l’actrice Susan Sarandon et des centaines de manifestations de soutien ont eu lieu partout dans le monde.

Robert Badinter déclarait la veille de son exécution «Quand on regarde ce dossier, on voit qu’un jeune Noir a été condamné en Géorgie - avec sa vieille tradition de racisme qui remonte au temps de l’esclavage - pour le meurtre d’un policier blanc, et qu’il n’y a aucune preuve matérielle. L’arme, personne ne l’a jamais retrouvée. Sept des neufs témoins se sont rétractés, l’un d’entre eux allant plus loin encore. Plus de vingt ans après, on veut l’exécuter. On se dit qu’on est au dernier degré de l’inhumanité» et de rajouter « Ce qu’on se prépare à commettre de sang-froid, c’est un crime, un crime judiciaire, et le pire qu’il soit, l’exécution d’un innocent par la machine judiciaire aveugle... ce sera une tache sur la justice des États-Unis.»

C’est à partir de ce mot de Badinter, cette tâche, que j’ai décidé de fabriquer cet hommage.
Robert Badinter est l’homme qui m’a permis de devenir un homme plus humain et plus libre face au plus grand nombre qui fait ces majorités capables des actions les plus veules et d’écraser les autres.
Là nous sommes dans le sang, il s’agit d’un meurtre et le sang ne se lave pas avec du sang mais bien avec des larmes, ou sont elles?
J’entends que justice est faite mais il n’en est rien, le crime est là et restera à jamais.

J’ai donc utilisé mon propre sang, trace indélébile du crime et avec une pièce de 25 cents frappé aux principes édifiants d’un état américain la Géorgie que sont WISDOM - JUSTICE - MODERATION, j’ai écris le nom de la victime de ce scandale judiciaire TROY DAVIS dans ma recherche j’ai eu la chance de la trouver au fond d’un vide poche de la voiture d’un ami, elle m’attendait, puis de découvrir au fil de la réalisation du travail l’évidence du tryptique.
Avec les neuf lettres du prénom et du nom et les trois principes de la Géorgie, il ne restait plus qu’a exposer cette pièce à conviction comme un point suspendu sur l’avenir.
J’ attends le jour ou la peine de mort sera vraiment définitivement mise à mort (ce qui est le cas dans notre constitution européenne, ah! cette vieille EUROPE) pour écrire ma joie avec mes larmes.
Troy Davis a déclaré aux témoins présents lors de son exécusion: «A ceux qui s’apprêtent à m’ôter la vie, que Dieu vous bénisse».
Et d’ajouter qu’Il pleure enfin!

Gilles Magnin.